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L’art de la collaboration et jeux de cadavres exquis: des jeunes de DAREarts explorent Come and See de Jake et Dinos Chapman

Date et heure
Mardi 20 mai 2014

L’art de la collaboration et jeux de cadavres exquis: des jeunes de DAREarts explorent Come and See de Jake et Dinos Chapman

En avril dernier, DHC/ART Éducation a eu le grand plaisir d’accueillir des jeunes participants au programme DAREarts dans l’exposition Come and See de Jake et Dinos Chapman. DAREarts est une fondation qui permet à des jeunes de développer leur créativité et leurs qualités de leadership via le contact avec les arts. Tout au long d’une semaine, les élèves ont participé à diverses activités artistiques (dans les champs de la musique, arts visuels, poésie, danse, architecture) au Musée des beaux-arts de Montréal, au Musée McCord, au Centre Canadien d’Architecture, à DHC/ART Fondation pour l’art contemporain et auprès de l’équipe de Tangente – Laboratoire de mouvements contemporains. Cette formation en arts qu’ils ont reçu de DAREarts, ainsi que des artistes et éducateurs des institutions partenaires, prônait la discipline, l’action, la responsabilité et l’excellence.

Dans l’exposition Come and See à DHC/ART, les jeunes ont exploré la série The Chapman Family Collection. Ils ont aussi créé des cadavres exquis surréalistes grand format et ont confectionné des figurines en carton à la manière des Chapman. Ils se sont d’abord initiés à la manière classique de représenter le corps humain en art visuel – corps unifié, harmonieux, organisé, bien contenu –, telle qu’on le retrouve dans la statuaire grecque. Ensuite, ils se sont amusés, via leurs créations, à désorganiser ce corps, à le faire déborder, à lui faire subir toutes sortes de mutations et de métamorphoses délirantes. Par ce faire, ils ont plongé dans le vif même de l’art des Chapman qui est en rupture avec l’homogénéité de la forme humaine.

Au début du XXe siècle, les artistes surréalistes s’intéressaient déjà à réimaginer la forme humaine, à la déformer, la morceler, puis la recombiner avec objets, nature, machines, prothèses. Pour faire ces expérimentations, ces artistes ont inventé la pratique collaborative du cadavre exquis. À DHC/ART, un atelier de création de cadavres exquis grand format permettait aux élèves de DAREarts de s’initier à cette pratique. D’abord, on plaçait une immense feuille de papier sur le plancher, puis le jeu consistait à créer, de la tête au pied, un corps fantastique et hybride. D’abord, une première équipe de jeunes créaient la ‘tête’ — et les Surréalistes nous démontrent que cette tête peut prendre toutes sortes de formes : un parapluie, un mur de brique, une tête d’oiseau, des branches d’arbre. Puis, cette ‘tête’ était cachée aux autres participants en pliant le papier, mais révélée en partie car deux petites lignes restaient visibles pour indiquer l’emplacement du ‘cou’. L’autre équipe dessinait alors le torse et les bras, pour ensuite plier aussi et cacher, pour passer aux autres participants, et ce jusqu’aux pieds. Lors de cet atelier, les jeunes ont fait preuve de beaucoup de leadership et d’excellence dans leur capacité à créer une œuvre improvisée en équipe; ils ont démontré qu’ils étaient ouverts et à l’écoute des autres et qu’ils pouvaient prendre des décisions, sous pression, à plusieurs. Les cadavres exquis créés de façon collaborative par les jeunes étaient débordants d’inventivité et d’expressivité!

Cadavre exquis à la tête de ballon de basketball et aux pieds toupies.

Cadavre exquis complet cravate à la tête de robot électrique et fumante.

Cadavre exquis bûche de bois coupée et pieuvre cyclope.

Cadavre exquis grosse bête moustachue et machine à laver.

Les jeunes ont également participé à l’atelier de création (Ré)capitulation où ils ont créé des petites sculptures de carton inspirées par celles de Jake et Dinos Chapman. En pliant, découpant, déchirant des morceaux de carton pour les réassembler en petites figurines, dans le jeu et l’improvisation, les jeunes venaient ‘brasser la cage’ à certaines sacro-saintes règles de l’art : l’art comme Beauté, l’art comme élévation et raffinement des êtres et des choses, l’œuvre comme produit d’un difficile, long et complexe labeur de l’artiste. La collection de sculptures produites par les jeunes de DAREarts s’est avérée sans prétention, amusée et bien vivante!

La semaine s’est terminée avec une magnifique célébration au Centre Canadien d’Architecture où les jeunes ont offert une performance, ont obtenu leur diplôme DAREarts (brillamment mérité!) et où ils ont présenté une exposition de leurs œuvres pour famille, amis, artistes et éducateurs.

Toutes nos félicitations à nos diplômés DAREarts!

Un grand merci aux équipes de DAREarts, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée McCord, du CCA, de DHC/ART et de Tangente. Merci aux équipes des écoles partenaires. Un grand merci également aux artistes et éducateurs invités. En terminant, bien sûr, un grand merci à tous les jeunes participants à la semaine DAREarts à Montréal!

Marie-Hélène Lemaire
DHC/ART Éducation

Photos: Frédéric Chais. En couverture: vue d’exposition au Centre Canadien d’Architecture des œuvres créées par les jeunes de DAREarts à DHC/ART.

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